Marcel Dassault

Marcel Dassault

Marcel Bloch, devenu Marcel Dassault, est né à Paris en 1892. Le 18 octobre 1909, le jeune Marcel, alors âgé de 17 ans, voit passer dans le ciel parisien, un Wright piloté par le comte Lambert. Une vocation naît ce jour-là. Passionné de mécanique, il entre à l'École Bréguet, puis, à la toute nouvelle École Supérieure d'Aéronautique. En 1913, Marcel Bloch devient l'un des premiers ingénieurs français en Aéronautique. En effet, il est sorti 11ème sur 45 de la quatrième promotion de Sup'Aéro.

 

En 1915, en pleine guerre, l'État-major fait appel à lui et Henry Potez qui deviendra avionneur et motoriste. Le tandem est chargé de la construction des Caudron G3 de l'Armée ainsi que, quelques mois plus tard, de leur doter d'un gouvernail de profondeur. Entre-temps, le talentueux Marcel Bloch, se rendant compte du rendement trop faible des hélice, dessine un nouveau modèle d'hélice, l'Hélice Éclair, fabriquée chez le père d'un ami ébéniste de la rue du Faubourg Saint-Antoine à Paris. L'armée intéressée par nouvelle hélice, décide d"en commander cinquante. C'est la première réussite industrielle de Marcel Bloch. Ce dernier, avec Henry Potez et Louis Corroler du service technique de l'Aéronautique, construit le SAE.4, biplan de 320kg emmenant le pilote et le mitrailleur à 2000m d'altitude en 7mn et volant à une vitesse de 200km/h pendant 2 heures jusqu'à un plafond de 6500m. A la fin de l'année 1917, l'Armée de l'Air séduite par le SAE.4, en commande 1000 exemplaires. Le premier appareil sort des ateliers le 11 novembre 1918 mais le contrat est résilié suite à la fin du conflit.

 

En 1930, Marcel Bloch fonde sa propre société aéronautique Avions Marcel Bloch qui fut nationalisée en 1936 en tant qu'industrie de l'armement. Plus tard, Bloch imagine un trimoteur à ailes haute en aluminium pour les besoins de la poste aérienne. Le prototype de ce projet est reçu premier à un concours en 1931. Toutefois, le projet est abandonné car l'État avait surestimé les besoins de la poste aérienne. Le MB.80, un avion sanitaire prévu pour un blessé allongé, et le trimoteur postal, renommé MB.70 et qui est revu en version pouvant apporter 10 passagers font parti des premiers avions produits par la firme de Marcel Bloch. D'autres appareils aussi intéressants voient le jour comme le MB.110 (avion de liaison pour les colonies), le MB.890 (biplace de grand tourisme) et le MB.200 (bombardier quadriplace). En 1935, le MB.200 s'exporte même à l'étranger.

 

Marcel Bloch met au point plusieurs types de chasseurs comme le MB.152 qui défendit la France face à l'invasion allemande de 1940. Durant l'Occupation, lui et son frère deviennent de grandes figures de la Résistance. En 1944, il est arrêté par la Gestapo et déporté au camp de concentration de Buchenwald. Heureusement, il survit et rentre en France à la fin de la guerre. Il change son nom pour celui de Dassault qui son nom de code dans la Résistance. Il crée alors la firme Avions Marcel Dassault spécialisée dans les avions de combat. Au "MB" qui marquait ses avions succède un "MD". Dassault se lance dans l'idée d'un avion à réaction. Le 28 février 1949, le MD.450 "Ouragan" effectue son premier vol, cet appareil est produit en 175 exemplaires qui équipe l'Armée de l'Air. Un pacte tacite entre l'avionneur Dassault et l'Armée est alors scellé. En effet, la firme devient alors le premier constructeur français d'avion de combat. Les Mystère, Etendard, Mirage et Rafale dont se dote l'Armée française sont signé Dassault. Le premier appareil européen pouvant voler à Mach 2 est le Mirage 3 de Dassault.

 

Dassault tente de conquérir le marché du civil avec son Mystère XX, un avion d'affaire que la Pan Am commande en 40 exemplaires avec une option sur 120. L'avion, rebaptisé Falcon, est produit en plusieurs versions. Dassault réussit son entrée dans l'aviation d'affaire et tente celui du grand transport. En effet, Dassault lance le Mercure, biréacteur de 150 places, concurrent du Boeing 737. Malheureusement, le dollar des dévaluations ce qui détruit la concurrence entre les deux constructeurs. Air Inter devient l'unique compagnie utilisant des Mercure de 1974 à 1994.

 

Marcel Dassault fut aussi politicien, il était député gaulliste depuis 1951. En 1981, il dut céder 51% de sa firme à l'État mais en restant le patron et le principal actionnaire privé de l'entreprise. Dassault était également le rédacteur en chef de l'hebdomadaire "Jours de France", producteur de cinéma ("La gifle de Borsalino") et même viticulteur à Saint-Emilion. Il disparaît en 1986 à Neuilly sur Seine. Il avait 94 ans. Aujourd'hui, son fils, Serge, dirige la société Dassault Aviation.

 

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